Mars 2018 : Sylvie Garneau, une femme d’envergure

J’ai eu envie de vous partager mon coup de cœur pour cette femme captivante qui possède une multitude de qualités et qui conjugue diverses implications en plus d’un grand dévouement pour le bien-être des personnes aînées. En janvier, j’ai eu la chance de rencontrer Sylvie Garneau, lors d’une soirée organisée pour présenter la vidéo « Une famille collaboratrice : l’adaptation au jour le jour » qu’elle a conçue et produite.

Madame Garneau et ses collègues du Comité des résidents du Roseau ont constaté, au fil des ans, un manque de compréhension concernant les responsabilités des résidents et de leurs proches. Ils ont donc eu l’idée, secondée par la direction du CHSLD, de produire une vidéo de sensibilisation sur le thème des responsabilités.

Afin de soutenir les usagers, Mme Sylvie Garneau siège au Comité des résidents et au Comité des usagers Arthabaska-et-de-L’Érable. De fil en aiguille, elle est devenue présidente du comité du centre d’hébergement du Roseau à Victoriaville, en 2013. Sur le plan personnel, elle a vécu le rôle de proche aidante ainsi que le quotidien en CHSLD. Elle a accompagné son père, au cours des deux dernières années de sa vie, un oncle et, plus tard, son conjoint. Ces trois personnes si précieuses à ses yeux ont subi les conséquences de troubles neurocognitifs distincts. Les soutenir dans leurs derniers jours lui a semblé avoir été une expérience de profonde transformation intérieure. Assister à l’épanouissement de la personnalité des siens et à leur actualisation, lui apparaît une richesse sans égal. Son appui occasionnel pour leur développement va de soi et contribue à son sentiment de bonheur. Pour elle, ce vécu se qualifie d’expérience fondamentale. C’est ainsi que son implication au niveau du comité de résidents est apparue évidente.

Évoluer dans ces différentes strates lui permet d’observer l’état de santé et la situation sociale de nos populations locales et régionales. Les fonctions qu’assume Madame Garneau sur le comité des résidents lui permettent l’expression de sa vision des problématiques auprès du conseil d’administration du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec. Elle croit que la création des CIUSSS est une construction du bien collectif qui ne saurait se faire sans l’implication active des citoyens du territoire. Pour elle, le citoyen a un droit de parole important : il s’agit de le prendre.

De plus, Sylvie Garneau a un parcours professionnel considérable. Celle-ci a travaillé auprès des personnes présentant des incapacités intellectuelles durant onze années. Puis, elle a eu l’opportunité de travailler dans une équipe qui œuvre auprès des personnes présentant des troubles graves et persistants de la santé mentale sur une période de dix ans. Période pendant laquelle, parallèlement, elle effectuait des études  à l’Université du Québec à Trois-Rivières en éducation spécialisée. 2002 à 2008, elle a occupé le poste d’agente de liaison pour l’élaboration d’un programme clientèle pour la population présentant un polyhandicap ainsi qu’un deuxième pour la population vieillissante présentant des incapacités intellectuelles. Durant les sept dernières années de sa vie professionnelle, elle a travaillé comme agente de planification, programmation et recherche pour l’organisation du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement de la Mauricie et du Centre-du-Québec – Institut universitaire.

 

Madame Garneau m’a mentionné une chose sur le vieillissement qui m’a fait beaucoup réfléchir : « Le vivre ensemble peut déployer ses ailes si les individus acceptent de grandir et d’assumer leur phase adulte et de vieillissement. C’est un privilège pour soi de vieillir : je pourrai ainsi encore apprendre et aimer. C’est un privilège pour soi et sa famille que l’on vieillisse : je pourrai ainsi encore rire, donner et aimer. C’est un privilège pour soi, sa famille et sa communauté que l’on vieillisse : je pourrai ainsi encore échanger, réfléchir ensemble, créer en considérant nos forces, vivre la joie et aimer. C’est un privilège pour notre société que l’on vieillisse : elle peut ainsi avoir accès à un réservoir de sagesse. »

 

Merci à vous, madame Garneau, pour toutes vos implications et je vous encourage à continuer de partager vos connaissances.

 

Madame Garneau est pour moi un bel exemple de tout l’enrichissement que peuvent transmettre les échanges entre les générations.

 

Méliza Lottinville